Limiter votre exposition aux ondes électromagnétiques

Les ondes électromagnétiques au travail et à la maison

Nous sommes quotidiennement au contact de différents appareils qui produisent des ondes électromagnétiques. En effet, il n’y a pas que les antennes relais qui génèrent ces rayonnements, ce sont également nos téléphones mobiles, nos micro-ondes ou encore notre Box internet lorsqu’elle fonctionne en wi-fi.

La mise en place d’un décret dès le premier janvier 2017 va permettre de sensibiliser davantage les entreprises à l’émission des ondes au travail. Celui-ci est destiné à améliorer la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs et encourage notamment les employeurs à faire particulièrement attention à des publics vulnérables comme les femmes enceintes.

Une réglementation qui s’améliore et des recommandations à suivre

Les seuils d’exposition auxquels nous sommes soumis sont largement inspirés des préconisations de l’ICNIRP (l’International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection). Malheureusement, elle se base uniquement sur les effets thermiques et non sur les effets biologiques de l’exposition aux ondes. Néanmoins, les autorités semblent aller dans le bon sens en France. L’ANFR va recenser prochainement les lieux où le niveau d’exposition du public aux champs électromagnétiques dépasse très largement celui observé en moyenne en France.

A notre échelle, plusieurs précautions peuvent être prises pour limiter les risques. D’une part, il faut éviter de garder nos téléphones sans-fil et mobiles près du lit pendant la nuit et porter des écouteurs ou un kit main libre lorsqu’on émet un appel. D’autre part, il est recommandé de rester éloigné du four micro-ondes et de la Box wifi. Parmi les autres conseils faciles à suivre, on peut éviter de téléphone dans un véhicule ou un train en mouvement. En effet, les mobiles émettent alors à pleine puissance pour compenser la mauvaise réception. Vous pouvez aussi vous doter d’un équipement capable de mesurer le niveau des ondes tel que l’EME SPY de MVG. Il présente les principaux contributeurs du champ électromagnétique en proposant une analyse par bandes de fréquence.

 

Quels remèdes pour les electrosensibles ?

Les résultats d’une étude dirigée par le Professeur Belpomme ont été dévoilés dans la revue américaine Reviews on Environnement Health. Le cancérologue et ses équipes ont identifié chez des personnes souffrant d’intolérances aux champs électromagnétiques ou aux produits chimiques multiples des anomalies au niveau sanguin et urinaire.

Dominique Belpomme a répondu aux questions de Santé Magazine pour livrer son éclairage sur sa publication. Les champs électromagnétiques sont d’une part à l’origine d’une neuro-inflammation chez les malades qu’il a diagnostiqués. D’autre part, ils entraînent chez ces hommes et ces femmes un mécanisme de stress oxydant. Ces personnes n’ont pas de pathologie psychiatrique ou psychosomatique.

Le Professeur Belpomme souligne le manque d’équipement en France pour réaliser un diagnostic d’électrosensibilité. Il évoque notamment l’utilisation d’un échodoppler cérébral pulsé, il en existe un seul exemplaire à Paris.

Aucun traitement n’existe à ce jour pour guérir totalement les malades. Les chercheurs ont tout de même mis au point des traitements efficaces pour diminuer l’intensité des symptômes. Il s’agit notamment de l’utilisation de la ginkgo biloba et de la papaye fermentée pour revasculariser le cerveau. 60 à 70% des patients verraient leur santé s’améliorer significativement.

 

Téléphone portable et cancer du cerveau

Une étude parue en mai 2014 dans la revue scientifique “Occupational and Environnemental Medecine” [1] rapporte un risque accru de développer une tumeur au cerveau chez les personnes qui utilisent leur téléphone mobile de manière intensive.

Des chercheurs de l’Institut de santé publique d’épidémiologie et de développement (Isped) de l’Université de Bordeaux se sont intéressés pendant plusieurs années aux comportements de personnes atteintes de tumeurs cancéreuses, résidant dans les départements de l’Hérault, de la Manche, de la Gironde et du Calvados. Ils ont associé un risque supérieur à la moyenne de développer des gliomes et des méningiomes chez les hommes et les femmes se servant de leur mobile en mode appel plus de 15 heures par mois, soit environ une demi-heure au quotidien.

Le médecin épidémiologiste qui a participé à cette étude indique que “le risque de contracter un gliome est multiplié par deux pour les utilisateurs de longue durée d’un téléphone portable”.
L’Institut national de prévention et d’éducation (Inpes) n’écarte pas la possibilité d’effets biologiques à long terme “particulièrement dans le cas d’utilisateurs intensifs”.

Janine Le Calvez, présidente de l’association Priartem (Pour une réglementation des implantations d’antennes-relais de téléphonie mobile) fondée en 2000, estime qu’il s’agit d’une preuve supplémentaire démontrant la nécessite de lancer “de réelles mesures de protection de la population”.

Le Ministère de la Santé recommande notamment l’utilisation du kit mains libres et invite la population à limiter les conversations trop longues afin d’éviter les périodes d’exposition.


[1] Occup Environ Med. 2014 Jul;71(7):514-22. doi: 10.1136/oemed-2013-101754. Epub 2014 May 9.
Mobile phone use and brain tumours in the CERENAT case-control study.