Le projet de recherche BioInitiative : Un pavé dans la mare
En 2007, le Groupe de travail BioInitiative, une collaboration internationale de scientifiques reconnus et d’experts de la politique de santé publique aux États-Unis, mais aussi en Suède, Danemark, Autriche et Chine, a publié un rapport de 650 pages citant plus de 2 000 études (dont certaines très récentes) qui détaille les effets toxiques des CEM (champs électromagnétiques) via de multiples sources.
L’exposition chronique, même pour un niveau faible de rayonnement (comme celui des téléphones cellulaires), peut causer une variété de cancers, nuire à l’immunité, et contribuer à l’apparition de certaines maladies et de la démence d’Alzheimer. Les chercheurs concluent également au risque de développer chez les usagers exposés aux ondes des maladies cardiovasculaires ainsi que de nombreuses autres affections.
“Nous avons maintenant une accumulation critique de preuves, et qui devient de plus en plus solide chaque jour», explique David Carpenter, MD, directeur de l’Institut pour la santé et l’environnement à l’Université d’Albany et coauteur des chapitres sur la santé publique du rapport BioInitiative.
Les craintes concernant les risques liés à l'usage de téléphones cellulaires semblent justifiées
“Toutes les études sur les tumeurs du cerveau qui s’intéressent à 10 années ou plus d’exposition aux ondes des téléphones portables montrent un risque accru de cancer du cerveau», explique Cindy Sage, MA, coéditeur du rapport.
Une étude récente réalisée en Suède est particulièrement effrayante, et suggère que si vous commencez à utiliser un téléphone cellulaire à l’âge de l’adolescence, vous avez un 5 fois plus de risque de cancer du cerveau que ceux qui ont commencé à l’âge adulte. Le risque augmente encore plus pour les personnes qui utilisent le téléphone en le plaçant toujours du même côté de la tête.
Alors que les défenseurs de l’industrie des téléphones mobiles affirme qu’aucun scientifique ne peut expliquer si les champs électromagnétiques peuvent réellement être nocifs chez l’homme, un ensemble de recherches animales fiable et cohérent montre clairement que les champs électromagnétiques, similaires à ceux générés par les téléphones mobiles, peuvent altérer la barrière sang-cerveau et causer des fuites de liquide via les vaisseaux sanguins et provoquer des dégâts pour le cerveau.
D'autres pays sont en train de réviser leurs normes d'exposition aux ondes
De nombres pays membres de l’Union européenne, qui ont ouvert la voie sur les enquêtes concernant les champs électromagnétiques, sont en train d’agir pour protéger leurs citoyens, en particulier les enfants et les femmes enceintes.
Dans les deux dernières années seulement, la France, l’Allemagne et l’Angleterre ont démantelé les réseaux sans fil dans les écoles et les bibliothèques publiques, et d’autres pays sont en train de leur emboîter le pas. Israël a par exemple interdit le placement des antennes relais pour téléphones portables sur les toits des résidences, et certains responsables russes déconseillent aujourd’hui l’utilisation du téléphone cellulaire pour les enfants moins de 18 ans.
L'hypersensibilité électromagnétique est de plus en plus répandue
Les symptômes de l’hypersensibilité électromagnétique (ou intolérance environnementale idiopathique attribuée aux champs électromagnétiques), est une condition physique récemment identifiée qui peut inclure la fatigue, l’irritation cutanée au visage, des acouphènes, des vertiges et des troubles digestifs qui surviennent après une exposition à des écrans, téléphones mobiles, équipements WiFi et autres appareils électroniques de la vie courante. Les experts estiment que 3% de la population pourrait être cliniquement hypersensible, contre un tiers pour le reste d’entre nous à des degrés moindres.
La pollution électromagnétique augmente considérablement
“Pour la première fois dans notre histoire, nous avons généré un ensemble secondaire, virtuel, et densément complexe d’un environnement électromagnétique qui touche essentiellement le système nerveux humain,” dit Michael Persinger, PhD, un neuro-scientifique exerçant à l’Université Laurentian, qui a étudié les effets des champs électromagnétiques sur les cellules cancéreuses.
Il semble que, plus d’un siècle après que Thomas Edison ait allumé sa première ampoule, les conséquences sur la santé de ce chevauchement continuel commencent tout juste à être documentées.